Sur un plateau nu, peut-être en terre battue, un peu comme une place de village, 13 interprètes. Quelques lampions, un petit groupe fait des covers sur une estrade instable. Les spectateurs entrent. Nous n’y jouons pas encore les personnages. Nous sommes nous-mêmes. Puis, une fiction s'installe… sans que nous la voyions venir, dans un crescendo intense et physique.
Un espace unique lyrique et organique, mutant comme les adolescents et comme le temps.
L’Eveil du printemps écrit en 1891 décrit bien un état de mutation, celui si particulier où l’enfant se mue en adulte. Sous-titrée « tragédie enfantine », les questions qui y sont soulevées sont celle de la Vie, la sexualité, le désir, le bien et le mal, la religion, la morale et la mort. La pièce aborde sans tabou la violence, le suicide, le viol, l’homosexualité, la masturbation, l'échec, la peur... et cette grande affaire que d'être adulte et responsable. Mais sans en devenir une pièce à thèse, elle garde de bout en bout une forme d'humour, d'ironie y compris dans ses moments les plus dramatiques. L'Eveil du printemps suit les errances, les questionnements, les emballements, les désillusions et les angoisses d'une douzaine d'adolescents dont les histoires s'entremêlent, d'une vingtaine de figures adultes (parents, professeurs, docteurs, pasteur, recteur...) et d'un personnage abstrait, l'Homme Masqué, représentant la vie, dans ce qu'elle a d'informe, de pulsionnel, d'asexué et d'anonyme. Elle fait à peine « Théâtre » tant les scènes qui la composent captent la vie.
A lire aussi, l'interview d'Armel Roussel.
Adaptation, scénographie et mise en scène Armel Roussel // Assisté de Julien Jaillot // Création Lumières Amélie Géhin // Régie Lumières Baptiste Danger // Création et régie Son Pierre-Alexandre Lampert // Création costumes Coline Wauters // Création maquillage et coiffure Urteza da Fonseca // Collaboration artistique Nathalie Borlée // Direction Technique Rémy Brans // Production Gabrielle Dailly // Diffusion Tristan Barani // Construction décor et costumes Ateliers du Théâtre National Wallonie-Bruxelles // avec (11 comédiens et 2 musiciennes live) Nadège Cathelineau, Romain Cinter, Thomas Dubot, Julien Frégé, Amandine Laval, Nicolas Luçon, Florence Minder, Julie Rens, Sophie Sénécaut, Lode Thiery, Sacha Vovk, Uiko Watanabe, Judith Williquet.