Celle qui regarde le monde fait alterner deux duos : Déa et le Commissaire et Déa et Enis, un jeune réfugié que Déa aide à s'enfuir en Angleterre. Parviendra-t-il sain et sauf à gagner son Eldorado ? Alors que l'univers de ce jeune garçon sans peurs, ni contraintes la fascine et lui ouvre l'imaginaire, elle se heurte lors des interrogatoires policiers à l'arbitraire d'un pouvoir normatif, qui enserre les individus dans des cadres stricts avant d'exercer sur eux sa violence aveugle. Grâce à Enis, elle apprend à poser un regard libre sur le monde et à aller vers l'inconnu.
Alors qu’elle prenait part à la cérémonie de naturalisation qui lui conféra officiellement la nationalité française, l’auteure et metteuse en scène Alexandra Badea prit à la lettre cette remarque de l’officier d’état civil : « à partir de ce moment, vous devez assumer l’histoire de ce pays avec ses moments de grandeur et ses coins d’ombre ». Comment dénouer les nœuds de l’histoire, ces « points de non-retour qui ont pour nom collaboration, colonialisme, etc. » ? Dans une fresque déployée en trois parties, Alexandra Badea et ses acteurs donnent la parole à ceux que l’on n’entend pas, dans une traversée de l’histoire contemporaine et résolument universelle de la France.
Née en 1980 en Roumanie, Alexandra Badea est auteure, metteuse en scène et réalisatrice de films et de courts-métrages. Après une formation en mise en scène à l'École nationale supérieure d'art dramatique et cinématographique de Bucarest, elle se consacre à l'écriture. Son théâtre ainsi que son premier roman, Zone d'amour prioritaire, sont publiés à L'Arche. Alexandra Badea est lauréate du Grand Prix de littérature dramatique 2013 pour sa pièce Pulvérisés.
Lu par Thomas Dubot, Rami Rkab, Lea Romagny.
Conception et coordination : Pascal Paradou
Mise en voix : Armel Roussel
Collaboration artistique : Koumarane Valavane